Nous sommes heureux de vous annoncer la publication du livre Claude Cheysson, une force de conviction.
Claude Cheysson jaillit des photos, portraits et souvenirs, corps ramassé, œil brillant, sourire ouvert, annonciateur il est vrai d’une assez terrible franchise. Tant d’énergie à brûler, de projets à mener ! Une vie y suffira-t-elle ? À l’origine, une blessure : celle ressentie par un très jeune homme, à l’annonce de la mort d’un frère aîné, tombé dans les combats en 1940. Dans la France vaincue, il rejette l’humiliation, gagne Londres, s’engage dans la 2e DB et participe aux campagnes victorieuses de France et d’Allemagne. Mais à la différence de tant d’autres, Claude Cheysson ne garde pas pour lui seul le sentiment de révolte contre l’injustice. Il le perçoit ailleurs dans le monde, il comprend, partage. De cette vision, la cause de la justice, il tire son engagement pour les droits de l’homme, le combat contre les inégalités. Haut fonctionnaire, il sera partout où cette vision l’appelle : en Palestine, dès après la guerre, en Indochine, en Afrique, en Algérie. Quand, à Bruxelles, il participe à la construction européenne, c’est avec la volonté que l’entreprise ne soit pas égoïste, que l’Europe associe à son progrès celui des pays du Tiers Monde.
Cette action, Claude Cheysson la poursuivra à la tête du ministère français des Relations extérieures. Certes, il sera raisonnable et tiendra compte des grands équilibres stratégiques et économiques. Mais s’il est des gestes un peu fous (l’exfiltration d’Arafat d’un Beyrouth assiégé, l’extradition du criminel de guerre Klaus Barbie vers son procès à Lyon), s’il est des moments de générosité (les accords de Lomé avec les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique) des rayons de lumière éclairant la marche de la France sous le premier septennat de François Mitterrand, c’est largement à Claude Cheysson qu’on les doit. En témoignent dans ce livre nombre de ses amis, ministres, hommes politiques… mais l’hommage vient aussi de collaborateurs, fonctionnaires ou autres, qui eurent le bonheur de travailler auprès de Claude Cheysson et qui puisent encore dans l’exemple qu’il leur a donné la meilleure des raisons de servir leur pays.